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Ici, il fait froid.
Mais il y a cette chaleur qui m’entoure. On m’a dit que c’était elles. Elles ? J’ai voulu savoir de quoi on me parlait. On m’a dit que c’était mes oeuvres. Je n’avais pas l’impression d’en avoir autant.
Je crois qu’on œuvre pour moi.
Mais j’ai beau chercher qui, je n’arrive pas à y mettre des noms clairement. Est-ce ma mère ? Mon frère peut-être ? Ou alors cette amie et sœur qui partageait ma bulle ? Qu’importe, cette chaleur me réchauffe. Elle est douce. Je l’aime.
Je n’ai pas énormément d’espace mais on s’y fait. J’avais peur d’être ici. Mais j’avais hâte aussi. Là-bas, je n’étais pas vraiment apaisée. Je voulais souvent partir mais je ne pouvais quitter le navire.
Alors j’ai attendu.
On m’avait dit que le voyage en valait la peine quand les bagages étaient prêts. Mais je n’étais pas sûre d’avoir assez.
Tu sais, on est plusieurs à attendre. Certains savaient déjà, avant tu sais quoi… Mais pas tous de la même manière. Il y en a que j’appelais frères et sœurs. Ils souffrent eux. Je n’ai pas pu leur demander la raison, ils n’ont pas une seconde de répit. Mais il paraît que c’est mieux pour eux, mieux pour la suite. Je me préfère quand même au chaud.
D’autres ont découvert ce qu’on leur contait. Ils n’y ont jamais cru ces sots. Ils disaient qu’on était fous et trop naïfs pour croire de telles légendes.
J’y croyais moi. Et j’ai bien fais.
Parfois, je les entends crier de douleur ou de regret et je me demande pourquoi.
Pourquoi m’a-t-Il choisi ? Au fond, qu’avais-je de plus que les autres ? Qu’avaient-ils de moins ?
Pourtant tu vois, je L’ai trahi et Il a continué à être attentif. Longtemps je L’ai oublié, j’ai même vécu loin de Lui et de ce qu’Il m’avait laissé comme message. Mais Il était toujours là, dans mon cœur et ma tête, ça je le sais, j’en suis sûre. Il m’appelait souvent : par un signe ou un rappel. Mais je n’ai pas voulu entendre et voir.
En fait, Il m’aimait avant que je ne L’aime.
Et puis un jour, j’ai vu. Mais pas avec mes yeux. Avec ma poitrine, côté gauche. D’abord doucement, comme un murmure puis de plus en plus fort, comme un cri qu’on ne peut nier. Je n’avais jamais senti quelque chose de plus fort voire de semblable.
Et là, j’ai voulu savoir. Alors j’ai su.
C’était beau.
Il était magnifique et Son chemin m’émerveillait. Je ne voulais plus voir autre chose. J’aimais Lui parler, me confier durant de longues minutes, le front au sol. Il y avait certains moments plus intenses que d’autres. Où ma concentration était belle et forte. Où mon cœur était connecté. Je suis restée dans cette bulle un temps. Puis j’ai dû en sortir. Tu sais comment c’est la vie toi qui est toujours là-bas.
Là-bas… Je me demande si on pense à moi. Oh bien sur, ça ne doit pas être tous les jours, sans doute m’évoque-t-on quand l’occasion s’y prête. En passant devant ma chambre ou en mangeant ce plat que j’aimais tant.
À qui je manque ? Qui me pleure ?
On me disait souvent que même le pire ennemi, une fois parti, avait des chances qu’on le regrette.
Je n’avais pas beaucoup d’ennemis de là où tu me lis. Peut-être aucun en fait ? Et puis c’est quoi un ennemi ? Quelqu’un qui ne vous aime pas ou que vous n’aimez pas ? Je ne sais plus… Quel intérêt, ici ?
Parfois, on vient me rendre visite.
J’entends ma mère qui me pleure. J’aimerais la prendre dans mes bras, lui dire que je vais bien mais je ne peux pas. J’espère qu’elle me rejoindra bientôt, elle me manque.
Je n’avais jamais perdu quelqu’un de proche. Du coup, ici, je suis assez seule et je ne connais personne. Les autres ne sont pas comme avant. Avant, on aimait sortir, prendre un café glacé puis se poser au soleil… Mais ici, le soleil n’a plus le même goût.
On attend tu sais quoi…
Je t’écris cette lettre du fond. Sous la terre que tes pieds foulent.
J’aimerais que tu dise à tous ceux que tu rencontres de se préparer. Ils savent comment, ils savent pourquoi mais surtout ils savent pour qui.
Ils savent, je le sais.
S.
As-salamou ‘alaykoum wa rahmatoul lahi wa barakatouh,
Masha ALLAH, barackALLAHou fiki pour ce précieux rappel et pour ces larmes qui se sont mises à couler.
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wa ‘aleykoum as-salâm wa rahmatuLLâh,
Ameen, wa fiki :) je ne savais pas que mes mots pouvaient donner lieu à des larmes… Qu’Allâh te préserve !
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« You Have Been Loved » (Traduction d’un texte de l’anglais)
Elle prend la dernière route et le chemin
Sécher l’école ne l’a pas changé
Durant tout ce temps
Elle se remémore quand elle était jeune
Toutes ces batailles qu’elle a gagnée
Juste pour lui donner la vie
Cet homme
Elle aimait cet homme
Pendant toute sa vie
Mais maintenant nous nous rencontrons pour qu’elle prenne ses fleurs
Et seul Dieu sait pourquoi
Alors quelle ai l’utilité d’un magnifique jardin
Quand les enfants meurent dans les bras de leur mère
C’est un monde cruel
Nous avons tant à perdre
Et ce que nous devons apprendre, nous l’avons rarement choisis
Donc si c’est Dieu qui a pris son fils
Ce ne peut pas être lui qui est dans son esprit
Prends soin de toi mon amour, elle lui dît
Ne pense pas que Dieu est mort
Prends soin de toi mon amour, elle lui dît
Tu as été aimé
Si j’étais faible, oublie-moi
Mais j’étais terrifier
Tu as effleuré mes yeux avec tes ailes d’anges, plein d’amour
Celles qui font pleurer les démons
Depuis ces jours
Ma vie a changé
Et je serais bien
Mais elle s’est assise et compte les heures
Recherchant son crime
Alors quelle ai l’utilité d’un magnifique jardin
Si tu ne garde aucun amour de tes crimes
C’est un monde cruel
Tu as tant à prouver
Et le ciel aide ceux qui t’attendent
Mais je n’ai pas de filles, pas de fils
Je suppose que je suis le seul
Qui vit dans ma vie
Prends soin de toi mon amour, il lui dît
Ne pense pas que Dieu est mort
Prends soin de toi mon amour, il lui dît
Tu as été aimé.
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Perso, j’dirais que la deuxième lecture est la meilleure car elle permet de mieux comprendre le sens et le poids de chaque mot ! J’aime ce genre d’article ; ça me fait penser à Shutter Island. LE film.
Très bel article, toujours le même plaisir à lire des articles pareils moi.
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Shutter island ? Beau compliment même si je ne vois pas la ressemblance. : )
J’affectionne particulièrement cet article.
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Ca me fait penser à Shutter Island du fait qu’au début de la lecture, le lecteur se fait une idée et imagine dans un sens. Et plus il va loin dans la lecture, plus la réalité se dévoile et c’est à la fin que l’on comprend bien l’histoire. Le rideau se lève quoi.
Pour m’expliquer, au début je ne savais pas que l’article était en réalité les propos d’un défunt. Ce n’est que vers le milieu-fin de l’article que j’ai tiquer et ça m’a fait penser au « concept de dévoilement » :)
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